La troisième façon d'être religieux dans le monde moderne
Face à ce monde moderne, les musulmans se sont divisés en deux groupes, un groupe a rejeté tout ce qui était moderne et s’est tourné vers le passé, et le second groupe a accepté le rationalisme moderne.
Deux courants ont émergé contre la raison moderne dans le monde islamique, qui sont en quelque sorte, toujours vivants et actifs, influencent et progressent, et dont un exemple peut être la vision salafiste de la religion et de la spiritualité. Dans la vision salafiste, tout nouvel élément et toute nouvelle approche sont rejetés, et la voie du salut consiste à revenir aux vieilles traditions antérieures. Cette vision non seulement, empêche tout nouveau mouvement et toute rationalité, mais les passe également en revue, avec un œil critique.
D'autre part, le courant intellectuel laïc et même certains intellectuels religieux, se sont soumis de façon complète et absolue, au rationalisme moderne, et même beaucoup d'entre eux, en particulier les intellectuels religieux, ont essayé de considérer le rationalisme moderne comme une autre version de la religion.
Le penseur et martyr Morteza Motahhari a choisi une troisième voie qu’il a présentée à son public.
A l'opposé de ces deux tendances, Motahhari a critiqué ces deux approches avec clarté et de façon tout à fait rationnelle. Il mentionne à plusieurs reprises « l'acharisme moderne » et « l'akhbarisme moderne », et rappelle leurs effets destructeurs dans le passé, et dans la vie actuelle des musulmans. Motahhari montre à quel point cet intellectualisme peut perturber notre patrimoine intellectuel.
La troisième voie qu’il présente n'est ni l'abandon de la rationalité moderne ni son acceptation complètement, mais une recherche de ses contenus acceptables et fiables.
Motahari essaie de montrer le rationalisme qui existe chez les êtres humains et dans une certaine mesure, de montrer que nous avons eu ce genre de rationalisme dans la tradition islamique, même s’il n’a pas évolué de façon satisfaisante. D'autre part, il reconnaît certains éléments « irrationnels » dans le champ de la pensée religieuse.
L'une des parties importantes des œuvres du martyr Motahari est l’étude de ces éléments « irrationnels » et pas nécessairement anti-rationnels, car selon lui, on ne peut pas réduire la religion à la raison.
Son attention à la nature humaine apporte une vision nouvelle et rare chez nos philosophes contemporains. Motahhari mentionne la nature humaine comme un élément cognitif indépendant, et croit même qu’elle est l'élément le plus fondamental de la religiosité. En outre, sa confiance dans les sources révélées et son attention au Coran et aux hadiths, comme sources importantes de connaissance et de discussion, l’ont conduit à l’idée que la source de la moralité humaine éternelle est l'existence d'une conscience morale ».
Extrait d’une interview de l’Agence iranienne de presse coranique (Iqna) avec l’Hodjat ol-islam Mohammad Taqi Sobhani, directeur de la « Fondation internationale de l'Imamat ».
