Manifestations en France et échec des politiques coloniales d'assimilation des minorités
Pour les minorités raciales et religieuses en France, il n'y a qu'une seule identité qui est l’identité française, et une seule religion, qui est la laïcité. Chacun doit devenir « français » et « européen », et cela doit être imposé de force par l'État et son appareil de sécurité.
Jahangir Mohammed, directeur d’un groupe de réflexion basé à Londres, dans une note sur le site Internet du centre, au sujet des récentes violences en France, a déclaré : « Après le meurtre d'un Algérien de 17 ans par la police, la France est en proie à des troubles sociaux qui ressemblent davantage à une rébellion contre le gouvernement français et son appareil de sécurité, et que certains ont même qualifiée de guerre civile.
La principale cause des émeutes est l'échec de la politique du gouvernement et de la police, vis-à-vis des groupes minoritaires raciaux et religieux français, en particulier les groupes maghrébins (nord-africains).
Parler contre le gouvernement français et dénoncer le racisme social ou anti-islamique qui sévit dans ce pays, sont considérés comme des signes de radicalisation et d'extrémisme.
Lors de la dernière élection présidentielle en 2022, Marine Le Pen (populiste d'extrême droite anti-immigrés et anti-musulmans), est arrivée deuxième derrière le président Macron, avec 41% des voix. Cette élection, comme beaucoup d'autres avant elle, s'était concentrée sur la question des immigrés et des musulmans, et la société française est devenue plus intolérante vis-à-vis des immigrés.
Au niveau national, le gouvernement français tente d'imposer une version française de l'islam aux musulmans, en fermant leurs institutions, en restreignant les codes vestimentaires, les habitudes culturelles, la façon dont l'islam est présenté, et même son expression politique (par exemple, en faveur de la cause palestinienne). La France est en train de devenir rapidement, un pays intolérant et fasciste, bien que démocratique. La présence des musulmans, en particulier des jeunes, dans les prisons, est absurdement élevée, avec des estimations allant de 27 à 50 %, alors que les musulmans ne représentent que 8 % de la population française (les prisons françaises n'enregistrent pas l’identité religieuse des détenus, les estimations sont donc basées sur ceux qui jeûnent pendant le Ramadan). Le taux de chômage des musulmans en France, était estimé à 14% par le média allemand « Deutsche Welle », en 2020. Cependant, ces chiffres peuvent être beaucoup plus élevés pour la population carcérale et les populations victimes de discriminations.
Le principal problème est que l'approche française de l'ethnicité et de l'égalité sociale rend finalement invisibles les minorités ethniques et religieuses. L'approche de la France en matière d'égalité, signifie qu'il est légalement interdit (par le gouvernement) de collecter des données sur l'origine raciale, ethnique ou religieuse des citoyens. Le résultat est que les conditions économiques de ses groupes ethniques ne deviennent jamais une question fondamentale de progrès social ou de troubles, créant un ressentiment à la fois parmi la majorité qui considère les minorités comme un groupe à problèmes et criminel, qui ne sera jamais assimilé. Les groupes minoritaires et les musulmans souffrent de discrimination et vivent dans des quartiers séparés, leurs jeunes souffrent constamment de harcèlement et de violence. Les émeutes raciales qui se produisent actuellement, sont le résultat de politiques de longue date du gouvernement français et des insultes constantes des politiciens, des médias et de l'extrême droite aux musulmans, aux immigrés et à leurs enfants.
En Grande-Bretagne, nous avons passé ce stade. Dans les années 80, la Grande-Bretagne a connu des émeutes raciales (certaines appelées émeutes contre le gouvernement et la police), dans les grandes villes à population noire. Des quartiers comme Toxteth et Brixton ont pris feu. L'incident a conduit à une enquête publique du gouvernement et le rapport de Lord Scarman a identifié les causes fondamentales, sociales et policières, des émeutes.
Ce n'est qu'en 1999, avec la mort tragique de Stephen Lawrence et le rapport McPherson, que le racisme institutionnel au sein de la police, a été reconnu comme un problème.
Il est intéressant de noter que les pays occidentaux soutiennent les protestations populaires dans les pays étrangers, comme en Iran, par exemple. Cependant, lorsqu'il s'agit de leurs propres pays, les manifestations et les troubles violents sont rarement considérés comme le résultat des politiques gouvernementales et de l’oppression policière.
Il est peu probable que la France suive le chemin de la Grande-Bretagne, reconnaisse le racisme systémique et évolue vers un compromis multiculturel (même en Grande-Bretagne, il y a des tentatives en faveur d’une hégémonie monoculturelle).
Par conséquent, nous assisterons probablement à de nouvelles persécutions des minorités raciales et à des troubles sociaux à grande échelle, dans l'avenir.
